Boehringer Ingelheim propose avec le BIVSP, un dispositif de ‘Summer school’ dédié à la recherche aux États-Unis

Le Programme de stages en recherche de Boehringer Ingelheim (Boehringer Ingelheim Veterinary Scholars Program, BIVSP) est l'un des plus prestigieux programmes destinés à initier les étudiants à la recherche biomédicale et à soutenir les futurs vétérinaires. Pendant plus de 30 ans, plus de 5 000 étudiants venant des États-Unis, du Canada et d'Europe ont participé à ce programme, qui offre un stage de recherche pendant l’été. Nous avons échangé autour des expériences et des projets futurs de deux des organisatrices, le Dr Monica Figueiredo (Directrice exécutive du BIVSP) et le Dr Brigitte Boenisch (Directrice du programme international du BIVSP), et d'une ancienne élève, le Dr Nadège Perier, qui travaille désormais chez Boehringer Ingelheim.

Brigitte et Monica, vous étiez présentes au Symposium du BIVSP qui s’est tenu cette année et avez rencontré beaucoup d'étudiants. Qu'en avez-vous pensé ? 

Brigitte : C'était fantastique. Nous avons reçu des commentaires très positifs de la part des étudiants et de leurs tuteurs. Ils étaient tous très reconnaissants de cette opportunité et les étudiants étaient extrêmement fiers de présenter leurs posters de recherche. 

Monica : J'ai d’ailleurs reçu un message d'une étudiante qui me demande si elle peut à nouveau participer au programme. C'est incroyable de voir le chemin qui a été parcouru. Le Dr. Roberto Alva, l'ancien Directeur exécutif du BIVSP, investi depuis son lancement, nous a raconté que la première année, seules deux universités et six étudiants y avaient participé. Cette année, il y avait plus de 600 étudiants, et nous avons dû diviser nos sessions de posters en quatre créneaux car nous ne pouvions pas accueillir tout le monde dans le cadre d'une seule session.

Les participants européens au BIVSP 2022 avec le Dr Brigitte Boenisch (troisième personne en partant de la gauche, au premier rang) et deux des tuteurs, le Dr Cornélie Westermann d'Utrecht et le Dr Philippe Berny de Lyon (première et deuxième personnes en partant de la droite, au second rang)

Nadège, vous avez également connu ce programme en tant qu’étudiante vétérinaire en 2016. Comment avez-vous vécu cette expérience lorsque vous avez participé au programme à l'université d'État de l'Ohio ? 

Nadège : C'était une expérience unique et exceptionnelle. En France, les opportunités de « summer school » sont rares dans le cursus vétérinaire. Tous les aspects du programme m'ont plu et j'ai beaucoup appris, non seulement sur la recherche biomédicale, mais également sur nos différentes cultures en France et aux États-Unis. J'ai également adoré travailler avec mon tuteur, son équipe de recherche et les autres étudiants. Ce programme m’a permis de découvrir le monde de la recherche académique, depuis la conception d’un protocole d’étude, la présentation d’un poster à un symposium où plus de 450 étudiants présentaient leur projet, jusqu’à la publication d’un article scientifique. En somme, je n'avais jamais participé à un programme aussi bien conçu que celui-ci. 

À qui s'adresse le BIVSP et quelle est sa mission ? 

Brigitte: Ce programme vise à sensibiliser à la recherche biomédicale les étudiants en médecine vétérinaire qui sont en première ou deuxième année d'études. À ce stade, ils n'ont pas encore été exposés aux disciplines cliniques et nous souhaitons qu'ils se familiarisent avec le domaine de la recherche scientifique et qu’ils trouvent la motivation à continuer leur carrière dans cette direction.

Nadège: Le programme m'a incontestablement permis de découvrir de nouveaux horizons. Lorsque j'ai postulé, je ne pensais pas que je voudrais travailler dans ce secteur. Puis, j'ai participé et j'ai découvert de nombreuses possibilités. Je me suis familiarisée avec la recherche et les métiers que l'industrie de la santé animale peut offrir. Les options sont presque infinies, et vous pouvez occuper de nombreux postes, par exemple dans la R&D, les affaires réglementaires, le marketing ou les services techniques, comme je le fais aujourd’hui. Le programme m'a également ouvert de nombreuses perspectives au-delà de la recherche à proprement parler. Il m'a aidé à ajouter cette dimension internationale à ma carrière et à valoriser la diversité sur le lieu de travail.   

Monica : Le programme reflète parfaitement ce que nous accomplissons au sein de Boehringer Ingelheim. Nous croyons en la science, nous investissons dans la recherche et nous attachons à développer et accompagner les futurs scientifiques. Ainsi, cette année, les principaux intervenants pendant les tables rondes destinées à la présentation des différentes opportunités de carrières en médecine vétérinaire étaient tous d'anciens participants au programme. Ces derniers travaillent aujourd'hui dans le monde entier et occupent différents postes, certains en tant que vétérinaires à la pointe de la recherche, et d'autres avec nous au sein de Boehringer Ingelheim. Les anciens participants au BIVSP ont été ravis de partager leurs expériences professionnelles avec la nouvelle génération.

L'une des participantes de cette année montre les résultats de ses recherches à Monica Figueiredo (à gauche)

Le programme se déroule chaque année aux États-Unis durant l'été, et des étudiants des États-Unis, du Canada, de France, d'Allemagne et des Pays-Bas y participent. Cette année, le BIVSP s'associe également pour la première fois au Département de l'Agriculture des États-Unis (USDA). Quels sont les projets pour l'avenir ? 

Monica : Notre partenariat pluriannuel avec l'USDA vient de débuter. L'objectif est d'exposer chaque année jusqu'à 12 étudiants des écoles américaines à des rotations dans les différents laboratoires de l'USDA, en mettant l'accent sur les pathogènes émergents et les maladies infectieuses du bétail. Ce partenariat représente une opportunité exceptionnelle pour les étudiants, car ces laboratoires sont souvent soumis à un accès restreint, et ils ont la possibilité de travailler avec des scientifiques de premier plan. Bien entendu, nous souhaitons étendre ce type de partenariat à d'autres domaines. Par exemple, l'un des futurs projets concerne la réalité virtuelle. Nous aimerions aussi étendre le programme à d'autres pays, tels que le Japon, le Mexique ou le Brésil. 

Que représente ce programme pour vous à titre personnel ? 

Brigitte : Depuis 2010, j’accompagne les étudiants européens impliqués dans le programme. Au début, seuls des étudiants français et néerlandais participaient. En 2018, nous avons ajouté l'Allemagne au programme. Il est très intéressant de voir les étudiants découvrir non seulement le domaine de la recherche, mais également les modes de vie d'autres pays. Et en août de chaque année, lorsque les résultats de la formation estivale à la recherche sont présentés au Symposium, il est très gratifiant de voir ces étudiants si fiers de leurs propres projets de recherche et de sentir l'énergie et l'enthousiasme qui les animent. Le programme a vraiment un impact. Pour preuve, un étudiant allemand et un étudiant néerlandais qui participaient au BIVSP en 2022 se sont déjà vu offrir un futur poste de doctorat dans les écoles vétérinaires où ils ont mené leurs projets de recherche.  

Monica : J'ai également commencé en tant que Directrice de programme en 2010. À présent, j'ai la chance de pouvoir occuper les fonctions de Directrice exécutive depuis le début de cette année. J'adore ce programme. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles je travaille chez Boehringer Ingelheim. Tous les collègues et les autres directeurs de programme sont vraiment passionnés par le Programme de stages en recherche biomédicale. Les étudiants sont et seront toujours au centre de nos préoccupations. Le fait de savoir que la formation estivale à la recherche du BIVSP peut changer à jamais la vie d'un étudiant en médecine vétérinaire me procure une grande satisfaction.   

Nadège : Je me souviens que, durant ma première année, l'un des professeurs qui a présenté le programme a dit : « Vous n'êtes qu'en première année, et vous ne savez peut-être pas vraiment quel sera votre avenir, mais ce programme pourrait changer votre vie ! ». Rétrospectivement, ce programme m’a ouvert beaucoup de portes et a constitué un véritable tremplin pour ma carrière professionnelle, je serai toujours reconnaissante de cette opportunité.

Nadège Perier présente son poster de recherche lors du Symposium BIVSP en 2016

À propos du BIVSP, Programme de stages en recherche biomédicale

Le BIVSP, programme de stages en recherche de Boehringer Ingelheim, a été créé il y a plus de 30 ans en vue d'initier les étudiants en médecine vétérinaire à la recherche biomédicale. Dans chaque établissement participant aux États-Unis et en Canada, les vétérinaires boursiers de Boehringer Ingelheim se voient attribuer un tuteur et un laboratoire. Chaque boursier mène un projet de recherche fondé sur une hypothèse. Le projet de recherche est généralement mené sur une période de 10 à 12 semaines durant l'été, les étudiants présentant leurs travaux à la fin du projet. Depuis le début du programme, plus de 5 000 étudiants ont été co-sponsorisés par Boehringer Ingelheim afin de mener des recherches. Pour plus amples informations : www.veterinaryscholars.boehringer-ingelheim.com.

 

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Que font les anciens étudiants BIVSP français aujourd’hui ?

Réponses avec Philippe Berny, Professeur, Pharmacie - Toxicologie, Responsable Pharmaceutique. DVM, Ph D, Diplomate ECVPT, VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon

Le programme vise principalement à orienter les étudiants vers une carrière de chercheur et les données statistiques sur les anciens élèves français participant au BIVSP confirment que nous avons atteint cet objectif.

Pour la France, sur les 33 étudiants concernés depuis 2010 le bilan montre que :

  • 20 étudiants ont suivi un Master, ce qui reste assez inhabituel pour les étudiants français. Habituellement moins de 10% des étudiants en médecine vétérinaire suivent un programme de Master en France.

  • 10 étudiants ont terminé ou suivent actuellement un programme de Doctorat. En général, seuls un ou deux étudiants par établissement et par an (sur un total de 600 étudiants) s'inscrivent en doctorat.

  • 5 étudiants ont effectué ou effectuent actuellement un Internat (dont un avec obligation de recherche).

  • Par ailleurs, 6 des 27 étudiants sont partis à l'étranger, soit en Amérique du Nord, soit dans un autre pays d'Europe.

Les étudiants français qui ont participé au BIVSP ont incontestablement montré une appétence pour la recherche supérieure aux autres étudiants. Je pense que le processus de sélection et la qualité du programme en sont la clé !