Des enjeux sanitaires et économiques majeurs
Aujourd’hui, on estime que 60 % des maladies infectieuses connues et que 75 %1 des maladies émergentes chez l’homme sont d’origine animale. Véritables enjeux de santé publique, la prévention et le contrôle de la propagation des épidémies animales, dont certaines transmissibles à l’homme (telles que la rage ou la grippe aviaire), jouent un rôle économique, social et sanitaire déterminant.
Mondialisation et changement climatique accélèrent les risques sanitaires à l’échelle de la planète
Les maladies infectieuses représentent toujours une menace réelle pour la santé humaine et animale, malgré les progrès majeurs de ces 150 dernières années en vaccinologie.
La globalisation a vu l’augmentation des voyages internationaux et des échanges commerciaux, dans le cadre desquels un grand nombre de barrières entre les états se sont effacées. Cette multiplication des flux humains et marchands augmente d’autant les risques et la rapidité de propagation des agents pathogènes.
Par ailleurs, l’accroissement considérable de la population humaine, la mobilité, l’urbanisation, la destruction des écosystèmes et la déforestation seraient ainsi intimement liés au développement de ces maladies émergentes, ou ré-émergentes.
Les impacts sanitaires, économiques et alimentaires font évoluer les pratiques vers une démarche préventive
Les crises sanitaires de ces dernières années (fièvre aphteuse, vache folle, grippe aviaire…) ont largement mis en lumière les conséquences des épidémies animales, tant en termes de santé publique que d’impact économique pour les pays concernés.
- On estime par exemple que l’épidémie de fièvre aphteuse au Royaume-Uni en 2001 a coûté 10 milliards de dollars, nécessitant l’abattage de près de 6 millions d’ovins et de bovins2.
- Au cours des 10 dernières années, le virus de la grippe aviaire a entrainé l’abattage de 200 millions d’oiseaux en Asie seulement, avec des pertes dépassant les 10 milliards de dollars pour le secteur avicole de la région. En France, la gestion de la grippe aviaire en 2015 aurait coûté près de 250 millions d’euros.
- Plus globalement, la Banque Mondiale a estimé que les maladies animales ont provoqué une perte avoisinant les 200 milliards de dollars sur 10 ans3, commerce, tourisme et recettes fiscales confondues
La lutte contre les épidémies animales représente donc un défi majeur pour les gouvernements partout dans le monde. Elle repose sur une collaboration étroite entre les différents acteurs : gouvernements, autorités de santé / organisations internationales, éleveurs, industrie du vaccin. La santé animale passe en effet d’une approche réactive et/ou curative, à une approche préventive, coordonnée.
Ainsi, l’usage de la vaccination, qui a prouvé son efficacité pour prévenir l’apparition des maladies infectieuses et en contrôler la propagation, et dont le coût est infiniment moindre que les pertes économiques directes et indirectes engendrées par une épidémie, est une réponse adaptée pour sécuriser la chaîne alimentaire, et répondre au besoin accru de protéines d’origine animale.
REPÈRES |
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1 Organisation mondiale de la santé animale (OIE) – Santé Animale un défi aux multiples facettes
2 Organisation mondiale de la santé animale (OIE) – Fiche sur la fièvre aphteuse
3 IFAH – Oxford Analytica – Emerging and re-emerging animal diseases, overcoming barriers to disease control – Novembre 2013