Résistance aux antimicrobiens : une préoccupation croissante

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La résistance aux antimicrobiens (RAM) constitue une menace mondiale majeure pour la santé humaine et animale. À mesure que les antibiotiques perdent en efficacité, nous risquons de tirer un trait sur des traitements d'importance vitale. De simples infections bactériennes que nous savons bien traiter aujourd’hui pourraient redevenir dangereuses, même dans les pays où des soins de santé avancés sont facilement accessibles. Les animaux de compagnie, les chevaux et les animaux d'élevage ont également besoin d’une protection efficace. Que devons-nous savoir sur la résistance aux antimicrobiens et de quelle manière l’industrie de la santé animale peut-elle contribuer à relever ce défi de taille ? 

Une préoccupation « One Health »

Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC), 35 000 personnes décèdent chaque année aux États-Unis d’infections résistantes aux antibiotiques, et dans l’Union européenne, la perte humaine est estimée à 33 000 vies par an. D’ici 2050, le tribut mondial pourrait atteindre 10 millions de décès chaque année. Les animaux de compagnie peuvent également être affectés. S’il n’existe pas de données exhaustives de surveillance à l’échelle mondiale, plusieurs pays ont mené des études. Des chercheurs portugais ont analysé les bactéries dans des échantillons rassemblés sur une période de 16 ans, dévoilant des niveaux croissants de résistance chez les chats et les chiens avec le temps. Au Canada, des chercheurs ont trouvé des bactéries résistantes aux antibiotiques dans des échantillons cliniques et des échantillons de selles prélevés dans des parcs canins, tout comme l’ont fait des chercheurs allemands dans une étude sur des prélèvements buccaux obtenus par écouvillonnage.

La résistance aux antibiotiques peut se former naturellement, mais une utilisation inappropriée et excessive d'antimicrobiens, à la fois dans le secteur de la santé humaine et en agriculture, aggrave ce phénomène. Examinons certains facteurs conduisant à une résistance aux antibiotiques.

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Un problème complexe nécessitant un grand nombre de solutions

Les professionnels de la santé humaine et animale, le secteur agricole, les décideurs politiques, les scientifiques et les collectivités doivent tous travailler ensemble pour contrer la résistance aux antimicrobiens et nous devons l’affronter depuis divers angles. Parmi les solutions, le développement de la prochaine génération d’antibiotiques joue un rôle majeur. Des chercheurs du secteur public et privé déploient tous leurs efforts pour atteindre cet objectif de toute urgence, et Boehringer Ingelheim investit 50 millions d’USD dans la R&D sur les antibiotiques à usage humain dans le cadre de l’AMR Action Fund. La prévention est également essentielle : les professionnels de la santé humaine peuvent sensibiliser les patients sur la bonne utilisation des antibiotiques. Dans le domaine de la santé vétérinaire, Boehringer Ingelheim souligne l’importance de la prévention de la résistance aux antimicrobiens pour les éleveurs et les vétérinaires dans divers programmes pédagogiques, comme notre Swine Academy and Milk Quality Academy.

Les décideurs politiques peuvent élaborer des recommandations claires qui limitent la prise inutile d’antibiotique. N’oublions pas qu’il existe déjà une multitude de technologies servant d'alternatives importantes à l’utilisation des antibiotiques en agriculture. Découvrons, par exemple, comment éviter la résistance aux antimicrobiens dans l’industrie porcine.

Vaccins et programmes intégrés de gestion de la santé

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« La prévention et l’identification précoce des problèmes de santé sont deux facteurs clés pour réduire l’utilisation des antibiotiques dans la production porcine. À travers notre leadership continu sur le marché des vaccins porcins, nous sommes à l'avant-garde des efforts visant à réduire l’utilisation des antibiotiques avec notre programme ‘Prevention Works’ », explique Markus Hammer, Responsable international du secteur porcin chez Boehringer Ingelheim.

« L’objectif de notre programme sanitaire intégré est de rassembler les données afin de nous aider à identifier les principaux indicateurs de problèmes de santé chez le porc. À travers ces alertes, nous sommes en mesure d'établir de nouveaux programmes sanitaires permettant un diagnostic et un traitement plus précoces. En traitant plus tôt, nous pouvons réduire à la fois la prise d’antibiotiques, mais aussi la mortalité porcine. À l’avenir, à travers la création d’une documentation numérique, nous pourrons certifier que nos porcs sont élevés sans antibiotique et ainsi contribuer à créer une valeur nouvelle pour des pratiques agricoles durables. » Dans les années à venir, ce type de technologies prendra une place de plus en plus importante, que ce soit dans l'élevage porcin, avicole ou bovin.

Pourquoi devons-nous protéger l’efficacité des antibiotiques ?

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En médecine humaine, les bénéfices des antibiotiques sont connus de la plupart de la population. En 1900, 194 Américains sur 100 000 décédaient de la tuberculose, l’une des trois principales causes de décès à l’époque. Aujourd'hui, les États-Unis comptent l’un des taux les plus faibles au monde, en grande partie grâce à la découverte des antibiotiques.

Il est important de rappeler que les vétérinaires auront toujours besoin d’utiliser de puissants antibiotiques. Malgré la vaccination, la pneumonie reste une maladie courante pour différentes espèces animales d'élevage. Le traitement de la mammite améliore le bien-être des vaches et la qualité du lait, tout en évitant l'abattage. Lorsque les animaux de compagnie ou les chevaux ont besoin de chirurgie, l’utilisation préventive d'antibiotiques peut être nécessaire pour éviter les infections, exactement comme chez l’Homme.

La biosécurité, les soins de santé préventifs et le développement d’antibiotiques de nouvelle génération seront essentiels pour préserver leur efficacité. Nous sommes fiers de faire partie d’un mouvement mondial de protection des Hommes et des animaux contre les effets de la résistance aux antimicrobiens.