L'asthme équin : reconnaître et prendre et prendre en charge les difficultés respiratoires chez les chevaux

Certains déterminants environnementaux, particulièrement au Canada, peuvent déclencher de l'asthme chez les chevaux. Voici ce que vous devez savoir au sujet de la prise en charge de cette maladie.

Nous sommes probablement nombreux à avoir déjà été indisposés par une toux persistante et parfois même à avoir eu le souffle court. Ces troubles respiratoires peuvent être des signes d’affections plus graves, et il en va de même pour les chevaux. Chaque toux est significative, et pour les chevaux, la toux et la respiration sifflante peuvent être synonymes d’asthme équin.

Définition de l’asthme équin

L’expression générale « asthme équin » est utilisée pour désigner plusieurs affections et maladies liées aux poumons qui affectent la respiration du cheval. Cette expression relativement récente englobe toutes les expressions utilisées précédemment pour désigner des maladies respiratoires chez les chevaux, notamment l’emphysème chronique, la maladie inflammatoire des voies respiratoires (IAD), la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) équine et l’obstruction récurrente des voies respiratoires (RAO). Certains chercheurs et médecins vétérinaires considèrent maintenant l’IAD comme de l’asthme équin léger à modéré, alors que la RAO est désormais considérée comme étant une forme d’asthme équin sévère.

Comment déterminer si votre cheval est atteint d’asthme équin

Si vous connaissez un peu les effets de l’asthme chez l’humain, vous ne serez pas étonné d’apprendre quels sont les symptômes de l’asthme équin. La toux persistante, le battement des narines (naseaux) et la respiration laborieuse sont des signes courants d’asthme équin sévère. Les répercussions de l’asthme équin sur la qualité de vie du cheval et la capacité de ce dernier à poursuivre l’entraînement et la compétition varient en fonction de la gravité des symptômes. Dans les cas d’asthme équin sévère, les chevaux ont des périodes de détresse respiratoire, même au repos. Les chevaux souffrant d’asthme équin modéré peuvent en revanche ne présenter aucun symptôme au repos, mais présenter des symptômes comme de la toux au cours de l’entraînement ou pendant qu’ils mangent. Aussi, les chevaux qui n’ont aucun symptôme au repos, mais qui présentent une intolérance à l’exercice (incapables de fonctionner au maximum de leur capacité) peuvent souffrir d’asthme équin léger. Gardez à l’esprit que ces signes respiratoires peuvent aussi être les conséquences de maladies infectieuses, comme l’influenza équine. Il est important de maintenir les vaccins à jour pour protéger les chevaux contre les virus qui causent diverses maladies respiratoires.

Que faire si vous croyez que votre cheval souffre d’asthme équin

Il peut être difficile de diagnostiquer l’asthme équin puisque les symptômes sont intermittents en fonction du moment de l’année et d’autres facteurs environnementaux, comme le taux de poussières dans l’écurie. Il est également facile de relier à tort les symptômes d’un cheval, comme une respiration laborieuse ou une simple toux, à une séance de travail particulièrement intense. Les médecins vétérinaires sont toutefois en mesure d’établir un diagnostic par divers moyens. À la suite d’un examen physique complet, le médecin vétérinaire peut procéder à une endoscopie des voies respiratoires pour examiner la trachée et les poumons du cheval. Il peut également effectuer un « lavage pulmonaire » en introduisant une petite quantité de sérum physiologique stérile dans les poumons du cheval qu’il aspire par la suite pour analyser les cellules et le mucus et ainsi possiblement diagnostiquer de l’asthme équin ou des infections pulmonaires.

Causes de l’asthme équin

La génétique joue un rôle majeur dans le développement de l’asthme équin chez le cheval. Certains déclencheurs environnementaux peuvent également influer sur le développement de l’asthme équin chez les chevaux qui y sont déjà prédisposés. La poussière, le pollen, la moisissure et l’urine présents dans l’écurie peuvent aggraver les symptômes de l’asthme équin. Le foin est donc problématique, puisque les chevaux inhalent une plus grande quantité de ces irritants lorsqu’ils mangent, et la litière peut elle aussi déclencher des symptômes de l’asthme équin. Le balayage peut également aggraver les symptômes de l’asthme équin puisqu’il déplace et met en suspension de la poussière, du pollen et d’autres irritants.

Prévention et traitement de l’asthme équin

Comme on peut s’y attendre, les chevaux qui vivent dans une écurie, comme c’est couramment le cas dans les climats plus froids comme au Canada, sont plus susceptibles de présenter de l’asthme équin (ce qui explique pourquoi le nombre de cas d’asthme équin sévère est plus élevé ici qu’en Californie par exemple). La première étape de la prise en charge de l’asthme équin est de limiter les facteurs environnementaux qui aggravent l’affection. Certains chercheurs suggèrent d’envoyer les chevaux au pâturage afin de limiter leur exposition aux déclencheurs comme la poussière. Il n’est cependant pas toujours pratique de faire séjourner les chevaux à l’extérieur, particulièrement durant l’hiver canadien. Changer la litière et modifier l’alimentation sont des pratiques qui peuvent également aider à maîtriser les symptômes de l’asthme équin. Optez pour une litière quasi exempte de poussière comme du papier ou du carton, plutôt que de la paille. Il est également recommandé de nourrir vos chevaux asthmatiques avec des aliments granulés plutôt qu’avec du foin. Il pourrait toutefois ne pas être efficace de se limiter à changer l’environnement et malheureusement, il n’existe aucun remède à l’asthme équin. Le traitement consiste donc à maîtriser efficacement les symptômes. Votre médecin vétérinaire peut déterminer le traitement qui convient le mieux à votre cheval. Demandez-lui donc de vous renseigner sur les nouveaux traitements contre l’asthme équin. N’oubliez pas qu’il est possible de maîtriser les symptômes de l’asthme équin. Même lorsqu’un diagnostic d’asthme équin est inévitable, avec la bonne expertise vétérinaire à vos côtés, votre cheval et vous pourrez mieux respirer.